Le maître d'école Fritz Krumsiek sur "son" début de la guerre

Le maître d'école Fritz Krumsiek (12.11.1877 - 11.3.1967) décrit dans sa chronique d'école débutée en 1914 pour la Volksschule Wiembeck (Stadtarchiv H 10/78) l'atmosphère à Detmold et alentour en août 1914 :

"[...] Ensuite vint l'ordre de mobilisation : dans tous les coins de notre Land l'appel impérial fût placardé ! D'un coup, d'appréhension notre sang ne fit qu'un tour, mais ensuite éclata l'enthousiasme d'une façon que l'on eût jamais cru possible. Tous unis ! Un seul peuple ! Une volonté ! Prêt au sacrifice ! [...]" La trêve politique annoncée par l'Empereur Guillaume II "Je ne connais plus aucun parti, je ne connais plus que des Allemands" semble rétrospectivement avoir été à l'origine du ressenti de Krumsiek. La tonalité de son point de vue est d'une manière générale positive, et même la recherche quelque peu nerveuse d'espions ne parvient pas à troubler son regard sur les choses : "Ma femme et moi allâmes à Detmold pour nous faire une idée de la vie et de l'animation. Les routes qui menaient à Detmold étaient à de nombreux endroits barrées par de longues chaînes, avec des hommes en armes. Le long des voies ferrées, en particulier sur les ponts se tenaient aussi des sentinelles en armes. On flairait partout la présence d'espions, une automobile étrangère transportant beaucoup d'or devait même circuler et être intercepté. Sur la lande de Jexter s'exerçaient des aéroplanes. Les vols étaient encore très imparfaits, mais quel développement plus tard durant la guerre ! [...] A Detmold même il y avait un enthousiasme comparable à celui qui pouvait avoir régné à Breslau en 1813. La ville était pleine de réservistes et de leurs proches. Partout une ambiance joyeuse et confiante. [...] Nous rencontrâmes à Detmold de nombreux collègues, qui étaient incorporés ou qui envisagaient leur incorporation pour les jours suivants. Ce furent des jours édifiants et inoubliables !"